RETROSPECTIVE
Croyance, coquetterie ou juste effet de mode : la beauté au masculin au fil des siècles :
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Le maquillage et les soins de beauté pour homme existent depuis des siècles et les premières traces écrites remontant à 5 000 ans avant J-C . Certains historiens assurent que nos ancêtres préhistoriques utilisaient l’ocre et la cendre pour se protéger du soleil et des insectes mais également pour créer une hiérarchie dans leurs tribus ou préparer leurs rituels de combat.
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3 000 ans avant notre ère, les Égyptiens utilisaient déjà des huiles pour se maquiller. Ils utilisaient des colorants tels que des rouges à lèvres à base de rouge minéral pour empêcher le diable de pénétrer le corps par la bouche (à chacun ses croyances, ne jugeons pas !) et de khôl à base d’antimoine ou de suie sur les paupières supérieures pour se protéger du mauvais œil.
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Les Grecs ont d’abord interdit l’usage du maquillage, puis il s’est démocratisé petit à petit. Ils utilisaient déjà des techniques de cosmétologie et d’esthétique en éclaircissant la peau, en colorant les sourcils et les paupières à base de safran ou de cendre.
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A Rome, le maquillage n’était pas toujours bien vu mais dès qu’il restait léger il était accepté. Certains hommes recouvraient leurs calvities par une sorte de peinture.
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Au Moyen-Age, le maquillage était considéré comme l’œuvre du diable car il déformait la manière dont Dieu avait conçu les humains. Il était cependant utilisé pour éclaircir le teint, comme signe de noblesse. Les saignées sur le visage étaient encore pratiquées pour obtenir le teint le plus livide possible. A cette époque, on fabriquait des produits de beauté à base de lait caillé contre l’acné et du jus de concombre pour effacer les tâches de rousseur.
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C’est à la Renaissance que l’usage du maquillage s’étend à toutes les classes sociales aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Les critères de beauté et de mode sont identiques : un teint blafard, une perruque, du fard à joue, une mouches de taffetas et des faux grains de beauté.
Le saviez-vous ?
Les mouches sur le visage portent des noms différents selon où elle se situent
« majestueuse » sur le front,
« galante » sur la joue,
« baiseuse » ou « coquette » près de la bouche,
« voleuse » lorsqu’elle cache un bouton…
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C’est au XVIIIème siècle, sous Louis XIV, que le terme « maquillage » est utilisé pour la première fois dans le sens de masquer ou camoufler.
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Mais à partir de 1880, les premiers fards secs de la maison Bourjois révolutionnent l’industrie du maquillage malgré leurs composants très nocifs voire mortels tels que la céruse.
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C’est pourquoi de 1890 à 1900 la mode du maquillage s’estompe ou est réservée aux prostituées.
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Dès 1906 les produits commencent à être contrôlés alors qu’en parallèle la mode du teint halé se développe et que le premier mascara par Maybelline est commercialisé. Dès lors, le maquillage est exclusivement réservé aux femmes, bien que L’Oréal lance la première ligne de soins pour hommes en 1985.
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1914 à 1950 : Pendant cette période d’entre 2 guerres, l’homme se veut élégant et raffiné. La moustache est fine et recourbée et le rasage doit être parfait (les coiffeurs et les barbiers sont les chouchous de ces messieurs). Le cheveux est court et gominé et le port du chapeau est toujours de rigueur.
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1960 à 1970 : l’homme se libère de plus en plus, les cheveux sont de plus en plus longs et la barbe également avec l’arrivée des hippies et la période disco.
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De 2000 à 2010 : un vent nouveau souffle sur la planète terre où tout devient possible pour l’homme. La communauté gay montre le chemin en se libérant ouvertement et met en lumière dans des gay prides ou en film, le phénomène Drag Queen avec ses magnifiques et extravagants maquillages et tenues.
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Jean Paul Gaultier fera un carton plein en lançant sa collection « Le Mâle Tout Beau Tout Propre » : une collection incluant crème hydratante effet illuminateur, poudre bronzante, vernis à ongles, gloss, eye-liner, brosse à sourcils et anti-cernes.
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Un autre courant arrive très vite, celui des « métro-sexuels », des hommes hétéros qui assument pleinement leur besoin de prendre soin d’eux en matière de beauté, de mode et de bien être.
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On pourra citer entre autre le très sexy et talentueux footballeur Anglais David BECKHAM, ce qui inspirera Giorgio Armani en mettant en vente sa gamme de soins appelés « Lui ».
Et aujourd’hui…on en est où Messieurs de votre beauté au quotidien ?
Selon une étude du cabinet Reportlinker, le secteur de la beauté masculine est en forte croissance : le marché mondial des cosmétiques pour hommes serait de 38,5 milliards d’euros et devrait avoisiner les 50 milliards d’ici 2026.
Les années 2000 ont permis d’ouvrir ce champ de la beauté et du bien-être pour les hommes. Aussi, notre société actuelle ne cesse de mettre avant la beauté pour tous, grâce à l’émergence de réseaux sociaux : blogs, chaînes Youtube, comptes Instagram, facebook…mais également et surtout grâce aux « influenceuses féminines » et « influenceurs masculins »en l’occurrence.
Ce nouveau phénomène s’appellent les « Beauty Boys » soit le glamour au masculin.
Parmi les plus connus, nous pouvons citer Mannymua, James Charles, Winslegue. Sur leur compte, on y parle de sujets « life-style » dont la beauté bien sur, mais pas que…mode, bien-être, sport, voyages… avec des tutos, des vidéos, des sélections de maquillage et de soins du visage et de la barbe. Leur abonnés se compte en millions !!!
On aura bien compris qu’en 2020, tous les styles sont possibles pour que nos chers hommes se sentent tout simplement bien dans leur tête et dans leur corps : soins du visage et du corps, épilation, maquillage, cheveux longs/cheveux courts/, chauve/ le look « hypster » remporte tout de même la palme d’or pour cette année !! Il est très prisé en ce moment et fait le bonheur d’un des plus anciens métiers : celui de barbier.
A ce titre, je ferai très prochainement un article tout spécial pour nos amis barbus !!!
Il existe quand même une certaine retenue et pudeur pour certains hommes (tranche d’age 50 ans/40 ans) qui gardent leur habitude d’achat traditionnel et qui n’osent pas encore parler ouvertement de beauté, certains choisiront de commander sur internet pour ne pas s’exposer en public ou demanderont conseil à leur épouse pour acheter leur produit. Et puis, il y a la jeune génération, qui bouscule les codes, complètement ouverte à ces nouvelles tendances, elle passe des journées sur les réseaux et exprime sans complexe ni tabous son besoin de vivre pleinement sa beauté et son bien être au quotidien.